Le projet hors-norme de Christian Guyader
Nous sommes en 1982, au large du Cap Fréhel. Marc Pajot, sur son catamaran Elf Aquitaine, passe en pôle position de la deuxième édition de la Route du Rhum. À ce moment, Christian Guyader se fait la promesse de participer un jour, lui aussi, à l’épreuve sur deux coques. Trente-six ans après, nous y voilà ! Après avoir sillonné bon nombre de plans d’eau ces dernières années, tout en associant le nom de son entreprise Guyader Gastronomie, le Finistérien fait le grand saut. Le 4 novembre 2018, il s’est élancé de Saint-Malo à bord du catamaran TS 42 Guyader Gastronomie, dans la classe RhumMulti. Un défi hors-norme, dont la gastronomie n’est jamais loin…
C’était le bon moment dans ma vie
La gastronomie avant tout
Le catamaran TS 42 a été construit autour d’une cuisine, élément central du bateau.
« Je suis fier de naviguer sur un bateau qui possède un tel équipement. Il a cette particularité par rapport à tous les bateaux qui ont pris le départ à Saint-Malo. »
Un projet porté jusque dans les ateliers de Guyader Gastronomie « Nous avons lancé la fabrication de plats cuisinés en conserves souples. L’expérience a montré que c’était facile d’utilisation grâce à une cuisson au bain-marie, mais aussi que c’était la garantie de produits de bonne qualité. »
Unir la voile et la cuisine en mer
Une météo dantesque
Après un départ de Saint-Malo avec des conditions quasi idéales, la météo s’est vite dégradée.
Elle a poussé Christian, et un grand nombre de skippers, à faire plusieurs escales durant son aventure : à Bénodet dès le 2ème jour de course (pendant 6 jours) et une autre de 2 jours à Cascais.
« Mon équipe et moi sommes restés dans une logique de sécurité tout au long de la course. Je reste un amateur, sur un catamaran. Les conditions annoncées étaient parfois très violentes, j’ai préféré écouter la voix de la raison et naviguer en bon marin. »
Naviguer en bon marin
Un final haletant et un pari tenu
Au départ de Cascais le 18 novembre, c’est une nouvelle Route du Rhum qui commence pour Christian. Le bateau avance bien, vite et Christian vit des moments uniques : « J’ai réussi à tenir de belles moyennes de vitesse, je me souviens d’une nuit sous gennaker à 20-22 nœuds. Magique ! »
Une course dans la course se crée avec Bertrand De Broc, avec qui il est au coude à coude jusqu’à l’arrivée : « Je voulais tout le temps savoir où il était. Le jeu s’est malheureusement arrêté quand j’ai cassé mon étai dans le canal des Saintes ».
Christian dépasse la ligne d’arrivée en 29j, 5h, 23 min ! Un rêve qui se concrétise pour le chef d’entreprise, qui savoure : « Je suis content de l’avoir fait. J’ai bouclé ma transat et je suis évidemment satisfait d’autant que je l’ai fait en étant en mode régate en permanence ».
Une sacrée expérience
Les couleurs de Leucémie Espoir dans les voiles
Fondée en mars 1994, la Fédération Leucémie Espoir a pour but de soutenir des enfants et des adultes atteints de maladie du sang et aider leur famille dans cette épreuve. Une cause à laquelle le skipper breton a été sensible.
« Il était important pour moi de porter une bonne cause à travers ce projet de Route du Rhum. Soutenir la Fédération Leucémie Espoir s’est imposé comme une évidence car son histoire a débuté en Cornouaille, avec les tragiques destins de deux enfants, Céline et Stéphane. Elle réalise un travail formidable qui mérite d’être mis en lumière. »